Quand Luc Ferry s’improvise expert en biologie du genre

IllustrationLes comptes-rendus fantaisistes de la littérature scientifique autorisés par l’expertise – implicite ou revendiquée – de leurs auteurs ne se trouvent pas que dans les médias qui en font commerce. Luc Ferry en a récemment offert un exemple qui prêterait à rire si l’on ne songeait ni au cadre institutionnel dans lequel ses propos se sont déployés (et sont accessibles en ligne), ni à son statut d’intellectuel médiatique, ni aux hautes responsabilités qui lui ont été confiées depuis 1994 [1].

Dans le cadre de la controverse soulevée par le nouveau programme de SVT de 1ère, l’ex-professeur de philosophie et ex-ministre de l’éducation nationale était auditionné fin 2011, à ce double titre, par une délégation parlementaire. On lui demandait son avis sur « l’enseignement du genre » en SVT, qu’il défendit notamment avec les arguments suivants [2] :

« Quant à expliquer la distorsion qui peut se produire entre l’identité et l’orientation sexuelles, c’est une question scientifique et philosophique complexe. En général, on invoque un mélange de nature et de culture, ce qui est manifestement une motion de synthèse. Les travaux menés aux États-Unis par Simon LeVay sur le gène de l’homosexualité tendent à lui assigner une origine génétique et à montrer qu’elle ne résulte pas d’un choix. Ils confirment le témoignage d’homosexuels qui disent avoir découvert leur sexualité, souvent très tôt, sans l’avoir choisie. […] Il ne me paraît pas illégitime que le problème puisse être abordé par un agrégé de biologie qui expliquerait aux élèves […] que, si la nature ne fait pas tout, elle a sa part dans cette affaire. […] Quant aux philosophes, la plupart d’entre eux ignorent le débat biologique et n’ont pas accès aux travaux de Simon LeVay. Il faut avoir étudié la biologie pendant trois ans à un haut niveau, comme je l’ai fait moi-même, pour savoir ce que sont les allèles, les gènes, les codons-stop et la transcriptase inverse. […] Un biologiste expliquera qu’il y a peut-être une base génétique à l’homosexualité, comme à la schizophrénie, ce que pensent 95 % des biologistes, de gauche comme de droite. […] Plutôt que d’un gène de l’homosexualité, un savant comme Axel Kahn parlerait plutôt d’une logique polyfactorielle, avec interaction entre la nature et la culture, la donnée de base génétique et le milieu. S’il ne s’agit pas d’une véritable explication, le professeur de biologie est du moins mieux placé que le professeur de philosophie pour éclairer l’aspect scientifique du problème. […] Des anomalies génétiques peuvent entraîner des déficiences ou des problèmes psychiques très graves. Il n’est pas mauvais que ces questions soient enseignées, avec prudence, par des professeurs de biologie. […] Un biologiste peut expliquer, notamment par le rôle de la testostérone, pourquoi, en tant que ministre de l’éducation nationale, je n’ai jamais été confronté à un cas de pédophilie féminin. C’est sans doute une question d’hormone si aucune femme ne viole un garçon de trois ans […] »

Gardons pour de futures chroniques la critique de cette tarte à la crème qu’est l’idée du « mélange de nature et de culture », de même que la démonstration du fait qu’un professeur de biologie serait bien en peine de trouver dans la littérature scientifique la preuve que « la nature a sa part » dans la « distorsion » que constitue l’homosexualité chez l’Homme, ou que la testostérone a une quelconque part de responsabilité dans le fait que les hommes sont très majoritaires parmi les auteurs identifiés d’actes pédophiles : cela mérite des développements qui seraient trop longs ici. Du reste, malgré sa puissance allusive et son recours massif à des arguments d’autorité, le discours de Luc Ferry est entouré de telles précautions oratoires et évite si soigneusement de citer des sources précises qu’il se prête mal à l’analyse critique dont ce blog est l’objet. Concentrons-nous simplement sur les seuls travaux scientifiques identifiables qu’il invoque, de surcroît à deux reprises : les « travaux de Simon LeVay » censés porter « sur le gène de l’homosexualité » et qui « tendent à lui assigner une origine génétique ».

Tout d’abord, ces travaux de LeVay n’existent pas : son seul et unique travail de recherche sur la biologie de l’orientation sexuelle, publié en 1991, ne portait en rien sur la génétique [3]. Comme LeVay l’a souligné, réagissant à un article de wikipedia indiquant à tort qu’il avait contribué à suggérer l’existence d’une prédisposition génétique à l’homosexualité, son travail ne montrait pas d’influence des gènes sur l’orientation sexuelle [4]. Du reste, il a lui-même indiqué, fin 2010, que les résultats de ses propres travaux restaient à confirmer [5].

En fait, les travaux « sur le gène de l’homosexualité » auxquels Luc Ferry fait ici allusion sont ceux de Dean Hamer, sa confusion entre LeVay et Hamer tenant peut-être à l’existence d’un article qu’ils ont publié ensemble dans une revue de vulgarisation [6]. L’article de Hamer et al, publié en 1993 [7], avait été relayé dans la presse comme constituant la découverte d’un « gène de l’homosexualité », description impropre relevée notamment par le Comité consultatif national d’éthique pour illustrer son constat des graves travers de la transmission de l’information scientifique – constat hélas toujours d’actualité que M. Ferry, désormais membre de ce comité, serait bien inspiré de lire [8].

Que rapportaient Hamer et al ? Pour la première fois dans l’histoire des recherches en génétique de l’orientation sexuelle humaine, les chercheurs indiquaient avoir identifié une localisation possible pour les hypothétiques gènes susceptibles d’avoir une influence sur celle-ci. A l’appui de cette annonce, ils mettaient en évidence, sur un petit échantillon d’hommes homosexuels aux caractéristiques familiales très particulières [9], une corrélation entre l’orientation sexuelle et cinq marqueurs génétiques situés dans la bande Xq28 du chromosome X. Concrètement, ces frères partageaient 82% des allèles concernés, versus 50% attendus en théorie [10].

Bien qu’intéressants, obtenus de manière rigoureuse et statistiquement significatifs, leurs résultats n’identifiaient aucun gène, et ne permettaient ni de conclure que l’ADN de cette région était impliqué dans la genèse de l’homosexualité masculine dans les familles comportant deux frères homosexuels (et encore moins de celle de l’homosexualité en général), ni même que l’association (sans parler de lien de cause à effet) entre bande Xq28 et tendance à l’homosexualité dans ces familles était certaine, leur résultat préliminaire restant à confirmer par d’autres études [11].

Que s’est-il passé depuis cette publication ? A ce jour, deux tentatives de réplication ont fait l’objet d’une publication scientifique. La première, publiée en 1995 [12], conclut à une confirmation de ce résultat sur un autre petit échantillon d’hommes – et à l’absence de lien entre Xq28 et homosexualité sur un petit échantillon de femmes –, mais cette étude émane du même groupe de recherche et n’a donc pas le statut de réplication indépendante (dont l’existence est une condition nécessaire pour l’établissement d’un fait scientifique). La seconde, publiée en 1999 [13], a été réalisée sur un échantillon plus large – 52 paires de frères homosexuels issus de familles du même type que celles sélectionnées par Hamer et al –, et sa puissance statistique était donc suffisante pour détecter un effet quantitativement aussi important que celui rapporté en 1993. Elle relève l’absence d’association statistiquement significative entre les marqueurs testés de la bande Xq28 et l’orientation sexuelle, et ne confirme donc pas les résultats publiés en 1993.

Les autres publications parfois citées comme tentatives de réplication des résultats de Hamer sont en fait soit des commentaires sur ces études, soit des comptes-rendus de recherches non publiées. En particulier, des travaux menés par Alan Sanders ont fait l’objet d’un exposé à la réunion annuelle de l’American Psychiatric Association en 1998, mais d’aucune publication scientifique. En outre, le projet lancé en 2003 par ce chercheur spécialisé en génétique psychiatrique, financé sur cinq ans par les NIH américains à hauteur de 921 000 $ et visant à identifier les loci génétiques associés à l’homosexualité masculine sur un échantillon d’environ 1000 paires de frères homosexuels, s’est achevé en ne donnant lieu à aucune publication scientifique, ce qui est assez éloquent [14, note mise à jour le 05/09/2019].

En 2005, un groupe de recherche auquel participait Hamer a pour la première fois rapporté les résultats d’une étude pangénomique portant sur l’orientation sexuelle [15]. Les chercheurs ont testé l’association entre l’orientation sexuelle et 403 marqueurs répartis sur l’ensemble du génome de 456 individus issus de 146 familles comportant deux frères homosexuels. S’ils ont retrouvé l’association avec la bande Xq28 sur le sous-échantillon utilisé dans l’étude de 1993, inclus dans leur nouvel échantillon, ils n’ont en revanche pas retrouvé cette association sur l’échantillon pris dans son entier. Les seules associations trouvées étaient dans une bande du chromosome 7, et dans une moindre mesure (associations très faibles) dans des bandes des chromosomes 8 et 10. Les auteurs soulignaient la faible taille de leur échantillon et appelaient à des études ultérieures, rappelant en outre à cette occasion que les seules études de gènes candidats faites par ailleurs, l’une en 1993 sur le gène du récepteur des androgènes, l’autre en 2004 sur le gène de l’aromatase, avaient échoué à montrer une association avec l’homosexualité masculine.

En 2010, les résultats d’une seconde étude pangénomique sur l’orientation sexuelle masculine ont été rapportés dans le Journal of Human Genetics [16]. En appliquant une technique plus précise (test d’environ 6000 SNPs vs 403 microsatellites) à 55 autres familles comportant au moins deux frères homosexuels, les chercheurs ont échoué à répliquer les résultats de l’étude de 2005. L’association la plus forte qui fut trouvée pointait sur le chromosome 14, et était de l’avis des auteurs eux-mêmes trop faible pour être considérée comme significative. Ils en concluaient que l’influence des gènes impliqués dans la genèse de l’homosexualité masculine, si d’aventure ceux-ci existaient, était sans doute trop modeste pour être détectable via une étude d’association. Ne renonçant pas à l’hypothèse de l’existence de ces gènes, ils renvoyaient à des études futures pour tenter de les mettre en évidence.

Ce n’est pas la première fois que Luc Ferry instrumentalise les travaux sur la génétique de l’orientation sexuelle en en rendant compte de manière partisane. En 1995, en tant qu’éditorialiste au journal Le Point, il en faisait déjà le centre de son argumentaire vantant la « génétique des comportements » contre « les psy », et les « fantastiques progrès de la génétique » ayant enfin discrédité « la plupart des idées traditionnelles de gauche, celles qui militaient de façon inconditionnelle en faveur du poids de l’acquis » [17]. Du moins avait-il alors l’honnêteté d’y reconnaître qu’il empruntait ses informations à un livre de vulgarisation, plutôt que d’invoquer ses études en biologie « pendant trois ans à un haut niveau » (dont aucune trace, en tout état de cause, ne figure dans son CV [18]), et du moins était-il alors un peu plus rigoureux dans son compte-rendu.

A ce jour, les seules données scientifiques tangibles concernant la génétique de l’orientation sexuelle chez l’Homme sont issues des bonnes vieilles études familiales estimant l’héritabilité de celle-ci, qui ne requièrent aucunement de « savoir ce que sont les allèles, les gènes, les codons-stop et la transcriptase inverse ». Le hic, c’est que ce mode d’estimation de l’héritabilité génétique comporte des chausse-trappes importantes, abondamment commentées tant par des biologistes que par des philosophes des sciences… ce qui me donne d’ailleurs une idée : monsieur Ferry, et si vous suggériez à votre ex-collaborateur et successeur à la présidence du Conseil national des programmes, Jean-Didier Vincent, de faire ajouter ce sujet au programme de philo ?

Odile Fillod

PS :
– pour une présentation synthétique de l’état des recherches de facteurs biologiques de l’orientation sexuelle chez l’être humain en février 2019, voir cette conférence ;
– pour plus d’informations sur les travaux de Simon LeVay publiés en 1991 et leur postérité, voir cet article publié en mai 2019.

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Notes

[1] Entre autres Président du Conseil national des programmes nommé par le Ministre de l’Éducation nationale (1994-2002), Ministre de la Jeunesse, de l’Education nationale et de la recherche (2002-2004), membre du Conseil économique, social et environnemental (2004-2010), Président délégué du Conseil d’analyse de la société, au service du Premier ministre (depuis 2004), membre du Comité consultatif national d’éthique, nommé par le Président de la République (depuis 2009).

[2] Cf http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/cr-delf/11-12/c1112001.pdf (version du 07/11/2011).

[3] Simon LeVAY, 1991, A difference in hypothalamic structure between heterosexual and homosexual men, Science, vol.253(5023), p. 1034-1037. LeVay a quitté son poste d’enseignant chercheur après la publication de cet article. Homosexuel militant, il a depuis abandonné toute recherche en biologie pour se consacrer par d’autres moyens à la défense de l’idée que l’orientation sexuelle, entre autres comportements humains sexués, est sous l’influence de facteurs biologiques innés. Son unique publication dans une revue scientifique depuis 1991 est l’introduction du numéro spécial de Frontiers in Neuroendocrinology d’avril 2011 consacré à la « différenciation sexuelle du comportement sexuel et de son orientation », tribune donnée aux principaux chercheurs ayant voué leur carrière à la tentative de mise en évidence de tels facteurs biologiques.

[4] Cf http://www.simonlevay.com/my-response-to-my-wikipedia-biography (accédé le 07/02/2012), où il réagit ainsi à la mention « LeVay’s claims suggesting homosexuality is a genetic predisposition (e.g. a “gay gene”) » présente sur wikipedia : « My article was about the size of INAH3 [une sous-structure de l’hypothalamus en moyenne plus petite chez les hommes homosexuels que chez les hommes hétérosexuels, dans son échantillon] […] I have never claimed that my own findings on INAH3 demonstrate a genetic influence. ».

[5] Simon LEVAY, 2010, Gay, straight, and the reason why. The science of sexual orientation, Oxford University Press, p.199 : « Byne’s findings were in no way a refutation of the findings of my study, but neither were they a clear-cut confirmation. Further studies are certainly needed. ».

[6] Simon LEVAY, Dean HAMER, 07/1994, Pour une composante biologique de l’homosexualité, Pour la science, n°201 (traduction de Evidence for a biological influence in male homosexuality, Scientific american, n°270, p. 44-49). Comme LeVay, Dean Hamer est non seulement biologiste, mais aussi homosexuel assumé (il a épousé en 2004 son compagnon de longue date) et auteur de livres de vulgarisation.

[7] Dean HAMER, Stella HU, Victoria MAGNUSON, Nan HU, Angela PATTATUCCI, 1993, A Linkage Between DNA Markers on the X Chromosome and Male Sexual Orientation, Science, vol.261(5119), p.321-327.

[8] Comité consultatif national d’éthique, 31 mai 1995, Avis sur les questions éthiques posées par la transmission de l’information scientifique relative à la recherche biologique et médicale. Rapport n°45, en ligne sur https://www.ccne-ethique.fr/sites/default/files/publications/avis045.pdf. Extrait : « Plusieurs organes de presse ont annoncé en juillet 1993 qu’un chercheur américain venait de découvrir ” le gène de l’homosexualité”. Sous ce titre à sensation, le contenu effectif de l’information faisait apparaître que le chercheur en question a beaucoup plus modestement relevé chez quelques dizaines d’homosexuels une modification de structure identique dans une région du chromosome X. Or il y a un abîme entre les deux énoncés, puisque cette observation limitée et non confirmée n’est encore en rien l’identification d’un gène et que l’on ignore tout de la manière dont ce gène hypothétique “s’exprimerait” dans un ensemble d’affects et de conduites aussi complexe et socialisé que l’homosexualité. [Note n°11 : ] Ce travail est dû au Professeur Dean Hamer et à son équipe. Soulignons que la dépêche APM de Washington datée du 12 juillet qui est à l’origine de ces articles de presse indiquait expressément que ces chercheurs “insistent sur le fait qu’aucun gène n’a été identifié dans ce travail” et qu'”ils ne prétendent pas que la génétique puisse à elle seule expliquer la sexualité des êtres humains”. Cependant plusieurs journaux et périodiques français ont titré et sous-titré leurs articles à ce sujet en parlant de “l’isolement d’un gène de l’homosexualité” (Le Monde, 17-18 juillet 1993) ou même de “gène du troisième sexe” (L’Express, 22 juillet), voire en indiquant que “selon une équipe du très sérieux NIH américain, bon nombre de cas d’homosexualité masculine seraient déterminés par le chromosome sexuel X” (Le Quotidien de Paris, 16 juillet). […]».

[9] Il s’agissait de 40 paires de frères se déclarant gays (et s’avérant effectivement “exclusivement ou principalement” homosexuels sur la base de leurs réponses à un questionnaire), ayant en outre déclaré n’avoir ni père, ni fils homosexuels et au plus une femme homosexuelle dans leur famille proche.

[10] Deux frères partagent en effet, en moyenne, 50% de la partie variable de leur génome.

[11] Voir aussi les commentaires faits en ce sens par le biologiste moléculaire Bertrand Jordan, auteur de travaux importants en génétique humaine et impliqué dans des programmes de recherches portant notamment sur certains cas de retard mental liés à une anomalie du chromosome X, dans Bertrand JORDAN, 1998, Histoires d’X : anatomie de deux dérives, La Recherche, n°311, p.84-88 (en ligne sur http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=17841).

[12] Stella HU, Angelica PATTATUCCI, Chavis PATTERSON, Lin LI, David FULKER, Stacey CHERNY, Leonid KRUGLYAK, Dean HAMER, 1995, Linkage between sexual orientation and chromosome Xq28 in males but not females, Nature Genetics, vol.11 , p. 248-256. 

[13] George RICE, Carol ANDERSON, Neil RISCH, George EBERS, 1999, Male homosexuality: absence of linkage to microsatellite markers at Xq28, Science, vol.284, p.665-667. 

[14] National Institutes of Health, grant R01-HD041563. Voir la description du projet ici : http://grantome.com/grant/NIH/R01-HD041563-01A2. Alan Sanders n’a à ce jour publié qu’un article sur l’orientation sexuelle (masculine). Il rapporte les résultats d’une étude portant sur plus de 1500 hommes et a été soumis pour publication fin 2008, ce qui laisse à penser qu’il est en rapport avec ce projet. Cependant, cet article ne mentionne même pas l’existence de ce projet, et ne rapporte aucun résultat d’analyse génétique (cf Gene SCHWARTZ, Rachael KIM, Alana KOLUNDZIJA, Gerulf RIEGER, Alan SANDERS, 2010, Biodemographic and physical correlates of sexual orientation in men, Archives of Sexual Behavior, vol.39(1), p.93-109). Sanders a publié, depuis 1991 et jusqu’en 2011 inclus, de nombreux articles en génétique psychiatrique (sur la schizophrénie et les troubles de l’humeur essentiellement). [Ajout du 05/09/2019 : un étude de liaison et une étude d’association pangénomique réalisées en partie dans le cadre de ce projet ont finalement été publiées en 2015 et 2017 respectivement (j’y fais référence dans cette conférence donnée en mars 2019 sur l’état des recherches de facteurs biologiques de l’orientation sexuelle chez l’humain). La première (portant sur 908 hommes) a trouvé une association statistiquement significative avec la région 8q12, mais la seconde (portant sur 2 300 hommes “d’origine européenne”, dont ceux de l’étude précédente sauf 24 exclus car d’origine “non européenne”) n’a trouvé d’association statistiquement significative avec aucun locus génétique, que ce soit dans cette région du chromosome 8 ou ailleurs. Dans cette dernière, les auteurs mettent en avant les deux associations les plus fortes trouvées, en l’occurrence sur les chromosomes 13 et 14. Il s’agissait manifestement aussi de fausses pistes, car une étude d’association pangénomique publiée le 30/08/2019 (dont Sanders est co-auteur) portant sur un échantillon contenant environ 200 000 hommes d’origine européenne n’a retrouvé d’association statistiquement significative avec aucun locus des chromosomes 13 ni 14. A noter qu’elle n’a pas non plus retrouvé d’association statistiquement significative avec un locus du chromosome 8, ni avec aucun du chromosome X : “we found no excess of signal (and no individual genome-wide significant loci) on the X-chromosome”]

[15] Brian MUSTANSKI, Michael DuPREE, Caroline NIEVERGELT, Sven BOCKLANDT, Nicholas SCHORK, Dean HAMER, 2005, A genomewide scan of male sexual orientation, Human Genetics, vol.116, p.272-278.

[16] Sreeram RAMAGOPALAN, David DYMENT, Lahiru HANDUNNETTHI, George RICE, George EBERS, 2010, A genome-wide scan of male sexual orientation, Journal of Human Genetics, vol.55, p.131-132.

[17] Luc FERRY, 21/10/1995, La génétique contre les psy, Le Point, n°1205. Il faut souligner que dans cet article comme dans son argumentaire d’octobre 2011, Ferry instrumentalisait aussi, déjà, l’explication supposée de la pédophilie par « les biologistes ». Extrait : « Car la seule question qui vaille est la suivante : quelle devrait être l’attitude d’un démocrate s’il s’avérait que nos comportements sont, en effet, plus fortement déterminés que nous ne le pensions par des données naturelles incontournables ? La question, du reste, se pose très concrètement, par exemple dans le cas de certains pervers sexuels, violeurs d’enfants en particulier, dont la plupart des biologistes pensent qu’ils sont “par nature” voués à la récidive. ».

[18] Cf http://www.cae.gouv.fr/IMG/pdf/Ferry.pdf et http://www.cas.gouv.fr/-Composition-.html (accédés le 07/02/2012).

16 réflexions sur « Quand Luc Ferry s’improvise expert en biologie du genre »

  1. Luc Ferry a déjà montré un certain manque de recul sur le genre, du type “La plupart des hommes ont cette tentation [de la non exclusivité sexuelle] mais je n’ai jamais vu de femme amoureuse qui s’intéressait à plusieurs hommes en même temps”.

    Le reste du document de l’assemblée nationale que vous citez est aussi effrayant, du style “Cela posé, comment aborder en cours le fait que l’identité sexuelle biologique diffère parfois, au moins en apparence, de l’orientation sexuelle ou, pour le dire plus simplement, qu’on ait le droit d’être homosexuel?” C’est un raccourci incroyable …

  2. C’est limite révisionniste.
    Du grand Luc Ferry dans son éternel dilemme entre conservatisme et progrès.
    On est pas loin d’un temps où la transexualité et l’homosexualité étaient assimilés aux ‘maladies mentales’…
    Ce genre de sujet fait typiquement partie de ceux qui fracturent la société française en génération y / tampon (g.x) / anciennes générations.. faudrait peut-être changer de générations de politiques..?

  3. Très bon article et très beau blog en perspective: félicitations. Nous en avons bien besoin.
    Et pour l’anecdote: une amie nous disait qu’à la naissance de son fils de 3 ans, elle avait été très surprise du nombre de déclarations invraisemblables du personnel soignant de la maternité, à propos des supposés différents comportements selon le sexe. Un en particulier: “les garçons supportent mieux de rester sales”. Sans commentaire.

  4. Très très fort ce Luc Ferry.

    “Il faut avoir étudié la biologie pendant trois ans à un haut niveau, comme je l’ai fait moi-même, pour savoir ce que sont les allèles, les gènes, les codons-stop et la transcriptase inverse.”
    Ah ? Moi j’ai vu ça en terminale S… 😉

  5. Il est apparu à plusieurs reprises que Luc Ferry est capable de raconter n’importe quoi pour se faire mousser. Dans un autre domaine, dans le numéro du magazine l’Expansion du 1er Juin 2006, Luc Ferry, alors ministre de l’Education Nationale et ancien président du Conseil National des Programmes déclarait à propos des sciences économiques et sociales (enseignées en lycée et qui s’occupent aussi, au passage,de parler des “genres”) : « Les programmes d’économie me semblent, en effet, hors du monde, bourrés d’idéologie. Je n’ai pas réussi à les changer autant que je l’aurais voulu, mais j’y ai quand même introduit des notions aussi extravagantes qu’« entreprise » ou « marché », qui étaient absentes des textes avant mon arrivée. »
    (LUC FERRY : Les jeunes m’effarent par leur conservatisme – Propos recueillis par Bernard Poulet – l’Expansion du 1er Juin 2006 – – 01/06/2006 – L’Expansion)
    Le problème, c’est que les thèmes de l’entreprise et du marché font partie de l’enseignement des sciences économiques et sociales depuis leur création en 1967. Evidemment, le journaliste n’avait pas vérifié l’information.
    Je me pose une question : existe-t-il une base génétique à la capacité à raconter n’importe quoi? Ou bien, dans une perspective de psychologie évolutionniste peut on considérer que la capacité à dire n’importe quoi a été sélectionnée par l’évolution comme moyen de survie qui atteindrait son potentiel maximum dans une société d’information? (ce qui nous promet une société de Lucs Ferrys! Au secours!)
    Thierry Rogel

  6. Je reviens vers vous, après d’autres longues heures de lecture de votre blog toujours aussi intéressant, avec une question toute simple: pourquoi, lorsqu’on parle des recherches sur les éventuelles causes biologiques de l’homosexualité, ne parle-t-on, comme une évidence, que de l’homosexualité masculine? Personne ne semble s’interroger avec le même acharnement sur d’éventuelles causes bio ou génétiques de l’homosexualité féminine. Ou avec bien plus de discrétion…?

    1. La recherche de “causes” biologiques de l’homosexualité féminine existe aussi, mais elle me semble en effet à la fois moins développée et moins relayée dans les médias. Je ne me suis pas penchée sur la question et ne peux donc que formuler une piste de réflexion, après avoir éliminé une explication : ça n’est pas parce qu’il existerait moins d’indices de l’existence de facteurs biologiques chez les femmes que chez les hommes (ex : agrégation familiale, effets de la manipulation expérimentale des hormones dans certaines espèces, surcroît d’homosexualité ou bisexualité en moyenne chez les femmes atteintes d’hyperplasie congénitale des surrénales…).

      Mon hypothèse est que c’est un effet de la culture de la domination masculine. En effet, dans celle-ci l’homosexualité masculine est à la fois plus fréquente car les hommes ont davantage de liberté en ce qui concerne leurs pratiques sexuelles, plus stigmatisée car assimilée au rabaissement insupportable d’un homme au rôle “féminin” d’objet “passif” du désir sexuel d’un homme (c’est ainsi que seule l’homosexualité masculine a fait l’objet d’un interdit dans la Bible ou encore dans la loi de 1885 en Angleterre, par exemple), et il y a plus d’hommes que de femmes en position de mener des recherches destinées à tenter de prouver que leur homosexualité n’est pas “contre-nature” (cf Richard Pillard, Simon LeVay et Dean Hamer, tous gays militants et auteurs des travaux les plus célèbres sur ce sujet).

      Un indice en faveur de cette hypothèse est qu’il me semble qu’en même temps que la société évolue, la situation concernant la production et la vulgarisation des études sur l’homosexualité féminine évolue également : la lesbophobie monte en puissance, il y a de plus en plus de femmes en position de directrices de recherches, et certains travaux sur l’homosexualité féminine commencent à faire l’objet d’une instrumentalisation similaire (je pense par exemple à ceux de la chercheuse suédoise Ivanka Savic).

      Quoi qu’il en soit, c’est une question intéressante qui mériterait d’être explorée. Est-ce que ça a déjà été fait ? Que pensez-vous de mon hypothèse ? En avez-vous une autre ? J’invite les lecteurs à nous faire part de leurs suggestions ici.

  7. Honnêtement, l’homosexualité (ou plutôt les homosexualités, devrais-je dire) n’a pas fait partie de mes champs de recherche jusqu’à présent, mais mon hypothèse recouvre en partie la vôtre. En partie seulement, parce que je n’ai aucune idée du rapport de fréquence des l’homosexualités féminine et masculine. Je pense, et je le vois dans ma consultation, qu’une large partie des pratiques homosexuelles sont parfaitement discrètes, n’appartiennent qu’à la sphère privée des gens et échappent à toute statistique.
    En revanche, je vous suis quant à la probable influence de l’effet “d’effroi” que génère l’idée de la passivité/pénétration, qui pourrait expliquer, tant de la part des militants gays que des chercheurs hétéros, le besoin un peu plus acharné de trouver des causes biologiques qui évacueraient les origines psychologiques.
    Je me demande aussi si le tabou de l’homosexualité masculine n’est pas plus développé que celui de l’homosexualité féminine, et donc plus sujet de recherche parce que plus interpelant, pour une raison qui relève de l’asymétrie de ces propensions. L’homosexualité féminine comporte en partie une dimension de “refuge”, si j’ose utiliser cette expression: du féminin/mère, on reste dans le féminin sexuel. L’intimité avec le corps de la femme n’est pas tabou, il a été notre point de départ à tous. Alors que l’homme doit “oser” une démarche inverse, ce qui pourrait expliquer en partie (je reste prudente dans mes explications) un affichage social plus déclaré (ce qui n’est pas paradoxal), plus revendicateur et aussi plus “festif” comme le démontre les gays prides, par exemple. Le “coming out” demande probablement plus de courage pour les gays, parce qu’ils doivent affronter le choc lié aux évocations fantasmatiques “des braves gens”, ce que n’éveille pas autant l’annonce d’une homosexualité féminine qui, par ailleurs, fait partie des fantasmes érotico-pornographiques de ces mêmes braves gens. Les situations me semblent donc psychologiquement assez peu symétriques.

    Ca tient la route? Je n’en sais rien!

  8. Mme Fillod,

    Je voudrais d’abord vous remercier pour votre travail : confondre le charlatanisme est d’utilité publique (bien que le combat soit quelque peu déséquilibré, puisqu’il faut bien des pages de raisonnements pour confondre une stupidité écrite en quelques secondes) …

    Je me permets de vous demander votre avis sur cet article d’un philosophe qui se veut rationaliste et ironiste et qui est un peu plus sérieux, d’une façon générale, que M. Ferry.

    [lien retiré vers un post du blog de William Briggs intitulé “The Intellectual Capacity Of Women by David Stove”]

    Cordialement,

    Etc.

    1. M Sylvain,
      J’ai retiré le lien hypertexte de votre commentaire afin de ne pas faire bénéficier le blog en question d’un lien entrant venant de LeMonde.fr
      Je note que le texte en question commence par la phrase suivante : “I BELIEVE THAT the intellectual capacity of women is on the whole inferior to that of men” (les majuscules sont de l’auteur). Il s’agit donc de l’exposé d’une croyance.
      Je note également que l’auteur ne fait référence à aucun résultat de la recherche scientifique, et pour cause : comme il l’écrit explicitement, aucun résultat de recherche ne pourrait le détourner de sa croyance basée sur le sens commun (“In particular, no experiments of any kind, however well-conducted, would weigh with me, if their results were inconsistent with the verdict of ordinary experience”). Et le sens commun en question est résumé par lui dans cette phrase : “The evidence for the inferior intellectual capacity of women is so obvious and overwhelming, that anyone who can lightly set it aside must be defective in their attitude to evidence”.
      Par conséquent, j’estime que ce texte n’offre guère de prise à une discussion rationnelle, et je ne perdrai donc pas mon temps à aller plus loin, d’autant plus ici, sachant que ce texte n’a rien à voir avec ce dont il est question dans mon article.

      1. Mme Fillod,

        Le fait que l’on parle de “croyance” n’implique pas nécessairement que l’on sorte du champ de la raison, puisqu’une croyance peut être justifiée ou non et rationnelle ou non. Croire c’est seulement tenir pour vrai quelque chose, et l’on peut très bien tenir pour vrai quelque chose pour de bonnes raisons. Vous commettez ici un sophisme : vous faites comme si l’auteur utilisait tel sens de tel mot, afin de le discréditer plus facilement. Cela est peu charitable.
        Par ailleurs, l’auteur justifie, convenablement ou non, ce que le sens commun avance : il prétend donc se situer explicitement dans l’ordre des raisons. Vous commettez ici un sophisme de l’homme de paille.
        Enfin, ce texte ne semble pas tout à fait hors sujet, puisque vous faites référence à quelqu’un comme Luc Ferry qui est précisément un philosophe, ou soit-disant tel, et un “homme de paille” : ce n’est tout de même pas, du point de vue intellectuel, un adversaire très intéressant. L’emporter contre lui ce n’est pas gagner grand-chose …

        L’argument principal de Stove est grosso modo le suivant (si j’ai compris) : le désaccord entre ceux qui croient en l’égalité des capacités intellectuelles ou ceux qui croient en l’inégalité des capacités dont il s’agit porte principalement sur un problème d’échantillonnage statistique : en effet, selon les égalitaristes l’histoire humaine n’est pas un échantillon pertinent pour décider de la question en jeu, car, contrairement aux apparences, dans toutes les sociétés humaines les femmes ont été empêchées de développer ou d’exprimer pleinement leurs capacités intellectuelles. Autrement dit, l’histoire humaine ne propose pas de contextes suffisamment variés, bien qu’elle propose un nombre de cas observables suffisant.
        Au contraire, pour les inégalitaristes l’histoire humaine représente un échantillonnage pertinent, reposant sur des conditions suffisamment variées et sur un nombre suffisamment élevé de cas.
        De plus, selon Stove, égalitaristes comme inégalitaristes sont à peu près d’accord sur un constat : d’une façon générale, dans l’histoire humaine, les hommes ont accomplis davantage d’exploits intellectuels que les femmes.

        Stove soutient qu’il est, à première vue au moins, absurde de récuser l’idée selon laquelle l’histoire humaine ne représente pas un échantillon pertinent : les situations y sont suffisamment variées et le nombre de cas observés suffisamment élevé. Pour pouvoir récuser une telle idée, il faudrait postuler l’existence d’obstacles sociaux à l’accomplissement intellectuel des femmes qui auraient été effectifs dans toutes les sociétés humaines, d’aussi loin qu’on puisse se souvenir. Or, selon lui, aucun obstacle de ce genre n’a pu être identifié sérieusement : au mieux propose-t-on des hypothèses “ad hoc” qui ne valent pas tellement mieux, selon Stove, que l’invocation de Satan lui-même. Par conséquent, il semble plus rationnel de croire en l’inégalité.

        Ma question est donc : l’auteur a-t-il raison de soutenir qu’il croit rationnellement ? Votre précédant mail n’y répond pas.

        Croyez bien en l’honnêteté de ma question.
        Vous remerciant par avance,

        Cordialement,

        etc.

        1. Je ne pense pas avoir commis de sophisme en constatant que l’auteur exprimait une croyance. C’est vous qui le commetez (un sophisme de l’homme de paille en l’occurence) en me prêtant à tort l’idée que dès lors qu’il s’agit d’une croyance, alors elle est injustifiée et on sort du champ de la raison. Ce n’est pas ce que j’ai écrit ni sous-entendu. Je n’ai pas fait de ce constat un argument pour conclure à l’irationnalité de sa position. Mais j’aurais sans doute dû être plus explicite. Si j’ai relevé ce premier point, c’est parce que le fait que l’auteur affiche clairement qu’il exprime une croyance rend ce texte hors sujet pour mon blog, et ce d’autant plus que l’auteur n’invoque aucune donnée scientifique à l’appui de son raisonnement (je vous invite à relire la page “à propos” de mon blog).

          Je ne reconnais pas non plus avoir commis un sophisme de l’homme de paille en ayant relevé ce qui n’est à nouveau qu’un constat : d’une part, l’auteur ne cite aucune étude scientifique, et d’autre part il explique en gros que rien ne pourrait le faire changer d’avis dès lors que ça ne serait pas conforme au “verdict of ordinary experience”. Selon lui, il est si évident que les femmes ont “une capacité intellectuelle inférieure à celle des hommes” que toute personne mettant cela en doute est de mauvaise foi (je n’invente rien, c’est lui qui le dit).

          Son argumentaire tel que vous le formulez repose sur des bases discutables :
          – est-il si évident que cela que, “d’une façon générale, dans l’histoire humaine, les hommes ont accomplis davantage d’exploits intellectuels que les femmes” ?
          – est-il si peu plausible que cela que, depuis aussi longtemps qu’on dispose d’une histoire des “exploits intellectuels” avec l’identité de leurs auteurs, des “obstacles sociaux à l’accomplissement intellectuel des femmes” aient existé ayant fait que globalement, un plus grand % de ces “exploits” soient le fait d’hommes ?

          Il me semble que la domination masculine ne date pas d’hier, qu’elle est assez générale, et qu’elle est susceptible d’avoir créé à la fois : des obstacles à l’accomplissement intellectuel “visible” des femmes ; des conditions favorables à celui des hommes (par exemple avec le modèle conjugal encore assez répandu aujourd’hui où la femme s’occupe de l’intendance pour laisser à son grand homme le temps et l’esprit libres) ; les conditions d’un biais en faveur des hommes dans l’historiographie des “exploits intellectuels”.
          Il me semble aussi que les sciences sociales ont produit pas mal d’arguments à l’appui de ce que je dis là, mais peu importe : je n’entends pas développer un contre-argumentaire sur ces points.

          Si l’auteur développait un argumentaire montrant :
          1. que l’évaluation scientifique des capacités intellectuelles des hommes et des femmes, par des tests psychométriques appropriés, aboutit à la conclusion que partout, celles des premiers sont supérieures à celles des secondes,
          2. que des éléments de preuve solides permettent d’attribuer au moins une partie de cette différence à des prédispositions biologiques sexuées,
          alors je pourrais m’y intéresser, mais ce n’est pas le cas.

          Je maintiens que ce texte est hors-sujet, tant par rapport à l’objet de mon blog en général que par rapport à cet article dans lequel il se trouve que je parle de Luc Ferry. Que Luc Ferry soit ou non un philosophe comme votre auteur ne change rien à l’affaire. Ce sont des propos particuliers de Luc Ferry que j’attaque, et non sa personne, et les propos en question n’ont rien à voir avec le sujet du texte que vous me soumettez.

          L’auteur de ce texte déploie incontestablement un raisonnement, et en ce sens on peut dire qu’il “croit rationnellement”.
          Pour moi, la question que vous posez n’a guère de sens, ou bien elle est ambigüe. Voulez-vous savoir si je pense qu’il a raison de croire ce qu’il croit ?
          En ce qui me concerne, je n’ai pas de croyance rationnellement établie sur le sujet : j’incline à penser qu’il n’y a pas d’inégalité naturelle de “capacités intellectuelles” entre hommes et femmes, mais je considère que je ne dipose pas de la preuve de cela.

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