Génomique et sexisme : des femmes, des hommes et des chimpanzés

Claudine Junien use depuis deux ans de tout son poids de professeure émérite de génétique et membre de l’Académie nationale de médecine pour diffuser l’idée suivante : la « différence génétique » entre hommes et femmes est égale à 1.5%, une différence selon elle quinze fois plus grande que celle existant en moyenne entre deux hommes, et comparable à celle existant entre le chimpanzé et l’humain. Comme on va le voir, le calcul de ce pourcentage est plus que spécieux dans son principe et complètement erroné dans sa mise en œuvre, et ces deux comparaisons n’ont aucun sens. La mobilisation de cette rhétorique fallacieuse ne peut s’expliquer autrement que par une volonté de défendre à tout prix ce qu’elle appelle « la cause du sexe biologique », ce qui n’est pas sans rappeler certains précédents. Continuer la lecture de « Génomique et sexisme : des femmes, des hommes et des chimpanzés »

Alzheimer : les facteurs de risque de désinformation se précisent

Alzheimer - Marie DocherLe 1er novembre dernier, l’annonce d’un progrès dans l’identification des facteurs de risque génétiques de la maladie d’Alzheimer a attiré mon attention. Une fois reconstituée, sa genèse s’avère magnifiquement illustrer divers types récurrents de distorsions de l’information scientifique dont l’accumulation peut finir par construire, comme c’est le cas ici, une image complètement fausse de l’état des connaissances. Continuer la lecture de « Alzheimer : les facteurs de risque de désinformation se précisent »

Schizophrénie : la carte n’est pas le territoire

Le 15 mai dernier, une dépêche de l’AFP annonçait qu’une cartographie génétique de la schizophrénie venait d’être établie. A y regarder de plus près, cette dépêche s’avère bien moins instructive que la dé(sin)formation associée au processus de sa production. Continuer la lecture de « Schizophrénie : la carte n’est pas le territoire »

Les tours de passe-passe de la psychologie évolutionniste du genre

IllusionPeggy Sastre, une essayiste et chroniqueuse associée au Nouvel Observateur qui promeut activement les théories psycho-évolutionnistes du genre, vient à nouveau d’exprimer sa foi ardente dans celles-ci et son mépris de ses contradicteurs. Cette charge publiée sur un site ayant une large audience ne pouvait rester sans réponse. Continuer la lecture de « Les tours de passe-passe de la psychologie évolutionniste du genre »

Le « débat inné/acquis » est-il vraiment dépassé ?

C’est devenu un lieu commun de la vulgarisation scientifique : en ce qui concerne les dispositions psychiques humaines, la science a permis de dépasser le débat entre « inné » (de droite) et « acquis » (de gauche). Mais de quel débat parle-t-on exactement, et sur quelles données scientifiques cette affirmation est-elle fondée ? Continuer la lecture de « Le « débat inné/acquis » est-il vraiment dépassé ? »

Les faux nez biologistes de la psychologie évolutionniste

Les hypothèses de la psychologie évolutionniste, notamment relatives à des prédispositions liées au sexe, sont régulièrement relayées auprès du grand public sous couvert de vulgarisation de travaux de biologistes. Retour sur quelques impostures et un malentendu. Continuer la lecture de « Les faux nez biologistes de la psychologie évolutionniste »

Sérotonine, races et civilisations

La vulgarisation des études portant sur la génétique de la dépression, notamment telle qu’elle est faite par Boris Cyrulnik, mérite largement une analyse critique. Celle-ci s’impose d’autant plus que la portée politique de cette vulgate est incalculable. Continuer la lecture de « Sérotonine, races et civilisations »

Intelligence et génétique : qui s’y frotte…

IllustrationUne étude à paraître est présentée comme « confirmant » que « les variations génétiques sont responsables de près de la moitié des variations de QI ». Ce n’est pourtant pas du tout ce qu’on peut en déduire. Continuer la lecture de « Intelligence et génétique : qui s’y frotte… »

Quand Luc Ferry s’improvise expert en biologie du genre

IllustrationLes comptes-rendus fantaisistes de la littérature scientifique autorisés par l’expertise – implicite ou revendiquée – de leurs auteurs ne se trouvent pas que dans les médias qui en font commerce. Luc Ferry en a récemment offert un exemple qui prêterait à rire si l’on ne songeait ni au cadre institutionnel dans lequel ses propos se sont déployés (et sont accessibles en ligne), ni à son statut d’intellectuel médiatique, ni aux hautes responsabilités qui lui ont été confiées depuis 1994 [1]. Continuer la lecture de « Quand Luc Ferry s’improvise expert en biologie du genre »